Choisir son défibrillateur, c’est pas automatique…!

Quand on s’équipe de défibrillateur(s),il faut tenir compte de plusieurs facteurs pour choisir les appareils qui conviendront le mieux.

Cela va dépendre :

  • Des conditions d’utilisation
  • De l’environnement
  • Des utilisateurs potentiels

Des sigles et des lettres..

Nous allons également nous efforcer de simplifier les différents sigles utilisés quand on parle de défibrillateurs. Quelques explications s’imposent…

Nous parlons ici des DAE, ce qui signifie « Défibrillateurs Automatisés Externes » par opposition aux Défibrillateurs Externes Manuels dont l’utilisation est réservée au personnel médical qualifié et dont tous les paramètres sont réglables selon le choix de l’opérateur.

Dans le même souci d’information, il faut savoir qu’il existe également des défibrillateurs qualifiés d’Internes puisqu’ils sont implantés à « l’intérieur » du corps du patient. Il s’agit de dispositifs miniaturisés qui – tout comme les stimulateurs cardiaques (pace-makers ou piles) – sont posés lors d’une une intervention chirurgicale le plus souvent sous anesthésie locale chez des personnes présentant des risques importants d’arythmie cardiaque grave. Ils se déclencheront automatiquement s’ils décèlent un trouble du rythme cardiaque le nécessitant. Ces personnes n’auront donc a priori donc pas besoin de l’assistance d’un DAE.

Mais retournons à nos défibrillateurs externes, les seuls donc qui nous concernent ici et ça en fait déjà beaucoup !

Ils se décomposent en deux catégories désignées bien entendu par deux sigles :

  • DEA soit DEFIBRILLATEUR ENTIÈREMENT AUTOMATIQUE
  • DSA soit DEFIBRILLATEUR SEMI AUTOMATIQUE

A noter que dans les pays anglophones et certains pays européens, le sigle DEA devient AED et signifie « Automated External Defibrillator ».

Dans mes chroniques et pour éviter toute confusion – facile à faire vous en conviendrez – j’utilise donc le sigle DAE pour l’ensemble des défibrillateurs automatisés, et réserve les autres sigles qui nous concernent(DEA,DSA) pour les subdivisions. J’espère ainsi être suffisamment explicite.
Nous avons donc le choix entre deux types d’appareils automatisés : DEA ou DSA ; sigles dont vous connaissez maintenant la signification.

DEA (donc entièrement automatique). Une fois connecté à la victime par le biais des électrodes le DEA analyse le rythme cardiaque et décide seul de la nécessité ou non de délivrer un ou plusieurs chocs électriques successifs de puissance variable et du moment où ce ou ces chocs seront administré(s).

DSA (donc semi-automatique) : la procédure est quasiment identique sauf que le défibrillateur, après avoir analysé le rythme cardiaque, proposera au secouriste d’administrer le (ou les) chocs électriques en appuyant sur un bouton clairement identifiable si bien entendu le rythme cardiaque est considéré comme «chocable».

Dans les deux cas, le DAE préviendra le secouriste – de préférence par une instruction vocale et affichée pour les appareils les plus performants – qu’un choc va ou doit être administré en l’invitant notamment à ne plus toucher le patient.

Alors, lequel choisir ?

L’utilisation dans l’urgence d’un défibrillateur ne nécessite aucune formation préalable. Il peut donc être utilisé par chacun d’entre nous en rapport avec
le décret n°2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l’utilisation des défibrillateurs externes par des personnes non médecins.

Mais si la personne qui prend en charge la victime possède des notions de secourisme il est clair que les chances de succès de la réanimation seront augmentées.

Ainsi si le DAE est placé dans un « environnement  » qui compte une proportion suffisante de personnes ayant une formation de secourisme de base sera préférentiellement un DSA (Défibrillateur Semi Automatique), très simple d’utilisation mais demandant une intervention humaine supplémentaire .

Un environnement potentiellement humide ou source d’émanations gazeuses) peut aussi dicter le choix d’un DSA, choc(s) déclenché(s) manuellement par le secouriste.

Dans le cas d’un appareil placé dans un endroit public, sans aucune sélection des utilisateurs potentiels un appareil entièrement automatique est le meilleur choix. Le secouriste devra toutefois s’assurer préalablement à la pose des électrodes, que la victime pourra recevoir le choc dans de bonnes conditions de sécurité ce qui peut nécessiter un faible déplacement de la victime.

Reste à définir les qualités spécifiques que vous souhaitez pour vos appareils : résistance aux chocs, aux intempéries, à la poussière, conditions d’accès et de transports, qualité du support mural, utilisation sur site dédié ou non (utilisation itinérante).

Il est donc difficile de vous orienter d’autant que la différence de prix est souvent minime voir inexistante. De toutes les façons les deux types de DAE sont le plus souvent simples dans leur utilisation mais les caractéristiques techniques peuvent être sensiblement différentes: seuil de détection de la fibrillation, amplitude de la puissance des chocs, connexion possible d’un périphérique d’aide au massage cardiaque etc… En tous cas, bien plus simples d’utilisation que leurs différentes dénominations

N’oubliez pas que la rapidité de l’intervention sur une victime d’un arrêt cardio-respiratoire et le délai de déclenchement du premier choc sont des éléments capitaux pour augmenter les chances de survie.

Question de quelques minutes !