Mieux vaut… être au courant…!

Que risque une personne qui se sert d’un défibrillateur qu’il soit semi-automatique ou automatique pour secourir une victime d’un arrêt cardiaque ?

En fait, rien du tout, à conditions de respecter des règles très simples..

Le choc électrique, tel que celui que va effectuer le secouriste occasionnel ce jour là, est pratiqué quotidiennement dans de nombreux services de cardiologie dans le monde entier, à des fins thérapeutiques :

On le nomme « cardioversion », et il consiste à faire passer volontairement et de manière brève un courant électrique dans le cœur défaillant lorsque celui-ci est trop rapide ou anarchique afin de rétablir un rythme cardiaque normal.

Le courant est appliqué sur le thorax par l’intermédiaire de deux palettes métalliques ou autocollantes (les électrodes) reliées à un appareil appelé défibrillateur externe, identique, dans le principe, aux Défibrillateurs automatiques ( DEA) mis à disposition du public dans les lieux publics ou privés ;

Le patient est le plus souvent hospitalisé quelques heures durant lesquelles, la « cardioversion » est pratiqué et l’apparition d’une récidive précoce est surveillée. Dans ces cas de chocs électriques externes (CEE) dits « programmés », les patients subissent ce traitement sous anesthésie générale, de très courte durée (moins de 5 minutes habituellement).

Ces séances de CEE  se font habituellement en laissant le patient dans son lit d’hôpital, ou sur un brancard, et avant de délivrer le choc électrique,
le cardiologue s’assure que plus personne ne touche ni le patient, ni le lit !!!!

Il est bien connu que le métal est un excellent conducteur électrique, et une personne distraite, qui toucherait le montant métallique du lit prendrait aussi une bonne « décharge ». Par conséquent, une partie du courant délivré et destiné au cœur du patient serait perdu.

Avouez que cela mérite bien quelques secondes d’attention pour l’éviter..

Cette règle s’applique aussi au patient en arrêt cardio-respiratoire qui bénéficie par le secouriste de manœuvre de réanimation : ces MANŒUVRES DE RÉANIMATION DOIVENT ÊTRE INTERROMPUES DURANT LES QUELQUES SECONDES NÉCESSAIRES A LA DÉLIVRANCE DU CHOC ÉLECTRIQUE EXTERNE PAR LE DEFIBRILLATEUR, et il est conseillé de s’écarter de la victime qui peut présenter des mouvements incontrôlés (bras ou jambes) pendant La décharge, et toucher ainsi une personne trop proche d’elle …

C’est aussi pour cela qu’il est important de vérifier que le sol sur lequel est allongée la victime ne soit pas un support métallique . Il convient , si tel est le cas , soit de déplacer la victime avec précaution et rapidement , soit de placer un isolant entre le sol et la victime ( planche de bois , couverture épaisse )

Étant aussi un excellent conducteur électrique , il convient de s’assurer que le thorax de la victime soit bien sec. Il faudra l’essuyer s’il sort de l’eau par exemple.

Cette règle présente un second intérêt : en effet pour assurer l’efficacité du choc électrique externe , les palettes doivent adhérer de façon impeccable à la peau du patient.

Mais rassurez vous, le guide vocal du DSA /DEA aide à la conduite de choc électrique en invitant le ou les secouristes à s’écarter de la victime juste avant la délivrance du choc électrique.

En utilisant un défibrillateur sur une victime inanimée vous ne courrez, en réalité qu’un seul risque : celui de devenir un héros !